Interview de Julien Lax, alumni de MODART International, Directeur de collection accessoire chez Maje et ancien Responsable de collection maroquinerie chez Ba&sh

 

Julien Lax, alumni de MODART International, diplômé du Mastère Management de la Mode en 2011, est aujourd’hui Directeur de collection accessoires chez MAJE, maison de mode française.  

Il était anciennement Responsable de collection maroquinerie chez Ba&sh, ce dernier fait par de cette expérience en répondant à quelques questions : 

 

Photo Julien Lax

 

  • Pouvez-vous nous présenter brièvement votre parcours ?  

J’ai rejoint Mod’art directement après le BAC en 2007 et suivi le programme en 4ans […] ! Après mes études, j’ai intégré la maison Balenciaga pour un premier contrat en tant qu’assistant Chef de produit PAP Homme. Une mission géniale dans une maison prestigieuse parisienne qui m’a persuadé que je voulais vraiment travailler autour du produit. À l’issue de cette mission, j’ai eu mon premier CDI en 2013 chez Kenzo en tant qu’assistant de production accessoires H&F. C’était la restructuration de Kenzo et j’avais en plus de la production des accessoires, du merchandising stratégique et le développement des collections accessoires homme. Après 5 ans au sein de cette magnifique maison, j’ai pu faire une mobilité interne chez LVMH et passer côté souliers femme chez Givenchy. Je m’occupais du développement des collections commerciales, défilé, Haute Couture et projets VIP. J’avoue que ce dernier projet était le plus sympa, faire les cuissardes de Beyoncé pour sa tournée mondiale ça n’a pas de prix ! Après 2 ans, j’ai été contacté par Ba&sh pour créer la catégorie maroquinerie, construire une équipe, les lignes de produits, le sourcing matières, la gestion du 360 de la catégorie, un super challenge auquel je n’ai pas pu résister. Je suis toujours chez Ba&sh aujourd’hui pleinement épanoui avec un business qui croit de saison en saison. 

 

  • Quelle est votre fonction aujourd’hui et dans quelle maison de mode travaillez-vous  ?

Je suis depuis 3 ans le Responsable de collection maroquinerie pour Ba&sh. Mon métier pour faire simple et de développer, industrialiser et coordonner la stratégie 360 des produits. Ça passe par du sourcing matières, le développement des prototypes, leur mise au point jusqu’à la réalisation des échantillons finaux, le contrôle des prix et la cohérence avec la collection de PAP. Une fois la collection créée, on travaille main dans la main avec tous les départements pour assurer une belle réussite de nos produits (achats, prod, appros, vm, marketing/presse, influence, retail, ws, training, jusqu’au SAV pour l’amélioration continue des produits). 

 

  • Quels sont les temps forts de votre métier ? 

Si je devais choisir 3 temps importants d’une saison, ce seraient ces trois suivants. 

 

Premièrement la mise en place du plan de collection avec le nombre de skus à développer, la stratégie d’extension de ligne, d’ajout de lignes, les couleurs, les animations. Il faut vraiment dès le départ avoir une vision claire et stratégique de la saison en fonction des best-sellers, des tendances pour avoir des produits qui seront des bests. 

 

Le deuxième temps est vraiment la phase de mise au point des produits, en termes de fonctionnalité, qualité, choix des matières afin que la passation en production soit le plus fluide possible et que les produits qui seront commercialisés soient d’une qualité irréprochable et surtout durable. 

Enfin, je dirais que le 3eme temps important est tout le 360 que nous faisons une fois la collection achetée et en cours de production. Nous gérons avec tous les départements la stratégie marketing pour que les produits soient de vraies réussites commerciales. C’est la clé de tout.  

 

  • Avez-vous eu à faire face, une fois, à une situation délicate ? Comment l’avez-vous gérée ? 

 

Les deux situations les plus délicates que j’ai pu connaître aujourd’hui dans ma carrière sont deux lancements de produits avec un budget très important chez Kenzo et ici chez Ba&sh. Le genre de lancement qu’on ne peut pas rater. Les usines avaient dans le premier cas commandé les mauvais zips et dans le deuxième cas avaient oublié un renfort dans le sac. On gère la crise avec calme et on se rappelle qu’il y a toujours des solutions !  

 

  • Quelles sont les 3 qualités que vous considérez comme indispensables pour travailler chez Ba&sh ?

     

Chez Ba&sh il faut être entrepreneurial, aimer faire avancer les choses, être force de proposition, proactif et polyvalent. Je pense que j’ai bien tout résumé. D’être vrai, de rester soi-même. De faire perdurer cette atmosphère bienveillante qu’il y a ici qui est très rare dans la mode. Il n’y a pas de petits chefs, de non-dits, d’hypocrisie ou de coup bas ; le diable ne s’habille toujours pas en Ba&sh. […] 

 

  • Un conseil pour réussir dans le milieu de la mode ? 

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Je dirais la détermination et la force de caractère. C’est un milieu magique mais aussi rempli de personnalités fortes avec qui il faut s’adapter et composer. Un milieu où il ne faut pas craindre les horaires, la manutention. Les coulisses de la mode ont beaucoup moins de paillettes que les comptes Instagram […].   

 

  • Cela fait plusieurs années maintenant que vous êtes une/un professionnel de la mode, quels conseils/recommandations donner à nos étudiants en passe de terminer leurs études ?

     

C’est LE conseil que je donne à tout le monde mais encore plus aux étudiants. Le réseau !!!! La mode, c’est minuscule et tout le monde se connaît, ce n’est pas un mythe. Tout le monde est passé par toutes les maisons et vraiment tout le monde se connaît. L’école, c’est déjà un réseau de 30 personnes de la même promo sans compter les autres classes. Entretenir son réseau, c’est très important, les plus belles opportunités se font toujours par recommandation ou envoi de CV. 

En deuxième recommandation, je dirais rester en bons termes avec tout le monde car le bouche à oreille va très vite et les portes peuvent se fermer pour quelque chose qui s’est passé 10 ans auparavant. 

 

  • Quels sont les challenges, selon vous, auxquels la mode doit faire face dans les mois et années à venir ? 

 

La transition écologique et énergétique. On le sait la mode est la 3eme industrie la plus polluante du monde et il y a beaucoup de controverse liée à cette pollution à l’heure où on doit vraiment changer pour ne pas foncer tout droit dans le mur. Je pense que tous les nouveaux acteurs de la mode doivent avoir ça en tête et essayer de venir dans cette industrie pour améliorer les choses et les changer. […] Je suis convaincu que l’on peut réussir en faisant de la mode, une industrie plus responsable, et je parle de vrais changements, pas de greenwashing comme c’est aussi souvent le cas. La mode a souvent été dans l’histoire un secteur qui porte les changements de société, émancipations des femme, avancée pour les droits LGBTQIA+, ce serait beau qu’on soit une fois de plus visionnaires et qu’on change tous les acteurs de cette industrie. 

 

MODART International est une grande école de mode qui ouvrent de nombreuses opportunités à ses étudiants. Les différents enseignements sont sélectionnés rigoureusement afin de prodigués aux étudiants, tous les fondamentaux du professionnel de la mode d’aujourd’hui. Si ça vous intéresse, n’hésitez plus, rejoignez-nous !