Retour sur une table ronde passionnante consacrée à l’avenir de la mode durable

 

 

Retour sur une table ronde passionnante consacrée à l’avenir de la mode durable

 

MODART International a récemment participé à une table ronde organisée au Plateau Fertile, tiers-lieu dédié à la mode, portée par Fashion Green Hub, pionnier du BtoB durable et organisation certifiée Qualiopi. Un écosystème riche où se côtoient entreprises de toutes tailles, écoles, associations, experts… et une communauté engagée.

Caroline Maunoury, présidente de l’association, a rappelé l’ambition :
→ Être transversal
→ Être acteur des métiers de la mode
→ Faire émerger des réflexions de long terme
Avec plus de 600 adhérents à son pic, Fashion Green Hub s’impose comme un moteur de la mode locale, créatrice d’emplois et d’impact social & environnemental.

 

 

Restitution des groupes de travail sur « Mode 2050 : futurs souhaitables »
Plusieurs scénarios ont été présentés pour imaginer une mode durable, en phase avec les enjeux actuels. Ces scénarios visent à repenser profondément le système de production et de consommation, tout en s’appuyant sur les initiatives existantes. Marie Cherifi, directrice de MODART International, a pris la parole pour partager les travaux réalisés par les étudiants de 2ème année en Communication de mode et Management de la mode lors du séminaire « Mode 2050 ». Ces projets ont alimenté les discussions, mettant en lumière les idées innovantes et audacieuses de la prochaine génération de professionnels de la mode.

 

 

Scenario 1: « Less is the New Cool »

Mode 2050 : La mode de demain est conçue pour durer, mettant l’accent sur l’art de vivre, la connexion humaine et le respect de la terre. Elle devient un véritable levier de changement.

Économie de la fonctionnalité et de la réparation : Manon Morales, a souligné l’importance de modèles économiques basés sur la durabilité. Les marques doivent se détourner de la production de masse et privilégier des vêtements fonctionnels, mais toujours désirables. La prise de conscience des consommateurs est essentielle pour impulser ce changement.

Partage intergénérationnel : Le scénario met également en avant un partage des valeurs entre les générations, avec des vêtements plus durables et adaptés à des modes de vie responsables.

Réformes nécessaires : Pour réussir cette transition, un changement de modèle économique et de législation est requis, afin de soutenir cette nouvelle économie.

 

 

Interventions des experts :

Caroline Maunoury : « Les marques sont confrontées à la difficulté de passer d’un modèle de masse à un modèle durable. Bien que ce changement soit complexe, il est possible si des acteurs convaincus prennent les devants. Les efforts sont là, et cela génère des emplois. »

Marie Bouhier : « Bien que l’évolution du consommateur soit encore minoritaire, elle est visible. La montée des prix des vêtements durables et locaux, en raison du pouvoir d’achat réduit, pose un défi. Une législation est nécessaire pour réguler le marché, limiter les excès et valoriser les entreprises locales, sociales et vertueuses. »

Marie Cherifi : Un changement profond nécessite aussi des régulations structurées. La déconsommation implique de sortir d’un modèle basé sur des volumes de production excessifs, et de favoriser des produits qui répondent à un besoin réel, tout en encourageant la réparation.

Ce scénario présente une vision de la mode future où la durabilité, la responsabilité et la déconsommation sont au cœur des préoccupations, mais où des réformes législatives et un changement de mentalité sont essentiels pour garantir une transition réussie.

 

 

 

Scénario 2 : « My Zone, My World »

2037 : un monde régionalisé : Le monde est divisé en 5 zones autonomes qui produisent et recyclent localement. Les marques internationales s’adaptent et créent des filiations locales.

Économie et emploi : L’inflation et la prise de conscience des consommateurs mènent à une réduction de la consommation. Cependant, cette transition permet un retour des emplois et une amélioration du niveau de vie.

Technologie et IA : L’IA optimise la chaîne de production et aide à réduire les surstocks.

Mode durable : Les matériaux recyclés représentent 50 % des fibres utilisées dans la mode. Le design retrouve du sens avec des éco-designers et des ingénieurs engagés.

Équilibre entre durabilité et désirabilité : L’Euromade permet de retrouver un équilibre entre la durabilité et l’attrait des produits.

 

 

Interventions des experts :

Anne Derrien : Challenge de proposer une offre adaptée à chaque zone, prenant en compte les besoins spécifiques des consommateurs. La régionalisation permet de repenser le sourcing et d’optimiser la production locale.

Caroline Maunoury : La technologie peut changer nos modes de vie, à condition qu’elle serve au vivant et ne mène pas à la surconsommation.

Marie Bouhier : Le rôle du designer est essentiel dans la réflexion sur la durabilité et la réutilisation des matériaux. L’accent est mis sur la créativité et la valorisation des ressources existantes.

 

 

Et demain ? Technologie, design, nature, réglementation…
Quelques idées fortes ressorties des échanges :
→ La technologie peut être un accélérateur si elle reste au service du vivant.
→Le rôle du designer se transforme : penser cycle de vie, optimiser la matière, valoriser l’existant.
→Les écoles s’adaptent : nouvelles veilles métiers, comités d’experts et émergence du métier de Digital Fashion Designer.
→Les jeunes générations sont motivées : seconde main, rejet de la fast fashion, recherche de sens.
→Reconnexion au vivant, respect des cycles, leadership féminin, équité : une vision plus équilibrée de la mode.

 

 

En sortant, une conviction :
La transition de la mode ne repose pas sur un seul acteur. C’est la rencontre entre créativité, réglementation, innovation, entreprises engagées et une nouvelle génération prête à réinventer les règles.

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