Défilé Thom Browne : Haute-Couture Automne-Hiver 2024

 

Le 24 juin 2024, le créateur new-yorkais Thom Browne a dévoilé sa collection haute couture automne-hiver 2024-2025 dans l’enceinte prestigieuse du musée des Arts Décoratifs, situé dans le premier arrondissement de Paris. Ce défilé marquant s’inscrit comme le second événement couture de Browne, le premier ayant eu lieu l’année précédente à l’Opéra Garnier avec une collection inspirée par Cendrillon. 

 

La collection de cette année s’inspire fortement des Jeux Olympiques, prévus à Paris en 2024, avec une ambiance athlétique mêlée à l’élégance couture. « La couture, c’est les Jeux Olympiques de la mode », a déclaré Browne, soulignant ainsi l’exigence et la qualité de son travail. Cette thématique a été visiblement intégrée dans la scénographie du défilé, qui a même inclus une véritable épreuve de tir à la corde en plein milieu du musée des Arts Décoratifs. 

 

 

Une immersion totale dans l’artisanat 

 

Chaque invité du défilé avait reçu une blouse de travail en mousseline, typiquement réservée aux couturiers et couturières des grandes maisons de luxe, pour assurer une expérience immersive complète. Cette attention aux détails reflète l’engagement de Browne envers l’artisanat et le processus créatif, thèmes centraux de cette collection.  

 

La collection présentée par seize mannequins comprenait un total de 48 silhouettes, mélangeant les signatures de la maison telles que les tailleurs avec des jupes plissées et les vestes de costumes en cours de fabrication. Les couleurs sobres, dominées par des nuances de gris et de blanc, ont permis aux détails de la confection de briller, notamment à travers des trench-coats emblématiques réinterprétés en version XXL avec des bords francs, donnant un aspect non achevé. 

 

Les mannequins arboraient des bottines montantes à crampons dorés, symbolisant le football et les monuments historiques parisiens tels que le Grand Palais et l’Esplanade des Invalides, lieux emblématiques des futurs Jeux Olympiques. En contraste avec ces teintes neutres, des maillots de bain colorés en bleu et rouge étaient habilement rebrodés sur des robes couleur crème, apportant une touche de dynamisme et d’énergie sportive à la collection. 

 

Hommage et innovation 

 

Le défilé a également rendu hommage à l’héritage et aux techniques traditionnelles de couture. Les blazers déclinés en bronze, en argent et en or rappelaient les médailles olympiques, tandis que des éléments comme les motifs anatomiques brodés et les détails de construction visibles mettaient en valeur l’habileté des artisans, ou « les petites mains », comme on les appelle en France.  

 

Six mois plus tôt, Browne avait déjà marqué les esprits avec un défilé en hommage à l’écrivain Edgar Allan Poe lors de la Fashion Week de New York. Cette nouvelle collection à Paris a non seulement poursuivi cette exploration artistique, mais a également affirmé la capacité de Browne à fusionner tradition et modernité.  

 

En transformant la toile de couture, souvent considérée comme une étape intermédiaire, en une pièce finale et en jouant avec des matériaux bruts comme la mousseline, Browne a réussi à créer des œuvres sculpturales et volumineuses, réinterprétant les classiques du tailoring avec une vision contemporaine.  

 

En somme, ce défilé au musée des Arts Décoratifs n’était pas seulement une présentation de mode, mais une véritable célébration de l’artisanat et de l’excellence couture, positionnant Thom Browne comme un créateur incontournable sur la scène de la haute couture parisienne. 

 

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