La taille unique : fausse ou vraie bonne idée ?

Choisir de décliner une collection en taille unique est un véritable défi. C’est un excellent moyen de réduire les coûts de production et l’impact sur la planète d’une industrie de la mode déjà très néfaste. Néanmoins, la taille unique exclut de fait une partie importante du public. Certaines marques qui ont choisi ce positionnement sont accusées d’être la cause des complexes morphologiques des jeunes générations. Alors la taille unique est-elle une si bonne idée, quelle est cette polémique qui agite le monde de la mode ?

 

La facette éthique et responsable de la taille unique

 

L’essor de la taille unique date de 2017, quand la marque Darjeeling sort son modèle de culotte Soft Stretch, adaptable du 36 au 44 qui vise à éviter les complexes chez la gent féminine. La marque se montre soucieuse du bien-être de ses consommatrices. Le choix de la coupe unique s’inscrit dans les mutations actuelles du monde de la mode : humaniste, éthique et responsable.

 

En effet, la taille unique représente aussi une économie de matière première et intéresse du point de vue écologique. Elle permet de répondre et de s’opposer aux excès de la fast fashion et de la mode jetable qui sont dommageables pour la planète. L’idée, c’est d’éviter les habits jetés en grandes quantités à cause d’une mauvaise coupe ou d’un ajustement peu gracieux.

 

Brandy Melville et Don’t Ask Why sont deux marques pionnières de la taille unique. Très en vogue aux États-Unis et ultra-actives sur les réseaux sociaux, elles ont conquis un très large public adolescent. Or, leur positionnement one size for all est sujet à controverses.

 

Pourquoi la taille unique fait-elle polémique ?

 

La largeur des vêtements commercialisés par Brandy Melville correspond en réalité à un 36/38, ce qui exclut une très large majorité du public féminin. Le risque, c’est d’augmenter les complexes liés au poids et à la morphologie, d’autant plus que ces marques ont un public jeune. Dans les faits, le nombre d’appels aux boycotts de la marque Brandy Melville a explosé sur les réseaux sociaux. La tendance que l’enseigne a souhaité lancer a été jugée excluante par un grand nombre de consommatrices.

 

Le danger d’uniformisation des physiques (qui ne peut être une réalité physiologique) est grand. Les jeunes femmes concernées par la publicité de ces marques pourraient se considérer comme en surpoids si les habits proposés ne leur vont pas. Il est important que les communicants des enseignes de mode soient sensibilisés à ces questions d’éthique et de responsabilité, afin d’orienter leur message, auprès des publics concernés.

 

L’école Mod’Art International est consciente des enjeux actuels de l’industrie et forme ses étudiants aux métiers de la mode et du luxe. En bénéficiant de ses cursus en alternance, les participants à ses formations ont la chance de se former auprès des professionnels de l’industrie textile. Ils contribuent ainsi dès le début de leur parcours universitaire à la recherche de nouvelles matières permettant de créer des collections en taille unique réellement adaptable à tous les physiques.

 

Le concept d’une collection ou d’un vestiaire complet en taille unique est un véritable défi technique et marketing pour une marque. D’une manière positive, on peut considérer que travailler plus régulièrement sur des propositions one size permettra de faire évoluer les mœurs. Encore trop peu de marques proposent des modèles en taille 44 et plus.