Quelle est l’origine du textile ?
Il répond au besoin primaire de l’Homme de se vêtir : le textile est depuis toujours exploité dans les civilisations du monde entier. Protégeant du froid et assurant un rôle esthétique, d’où et de quoi provient-il et à quand remontent ses origines ?
À l’origine du textile : la lutte contre le froid
La création du textile répond à un besoin primaire de l’Homme : se vêtir pour se prémunir contre le froid. On considère qu’il y a 80 000 ans, pendant la grande période glaciaire préhistorique, l’homme de Neandertal se protège alors du froid d’une simple peau de bête.
La couture, quant à elle, apparaît il y a quelque 23 000 ans et utilise des poinçons, des aiguilles en os et de simples lianes.
C’est quand les populations préhistoriques ont commencé à fabriquer des fils à partir de ces éléments naturels et végétaux que l’on considère que le textile est né. Après les fibres végétales, ce sont les fibres animales qui sont utilisées pour le tissage. C’est le cas de la laine, directement prélevée sur les moutons à l’ère de la sédentarisation et de l’agriculture. Domestiqué pour sa laine, le mouton offre une fibre facile à travailler. L’origine du textile provient donc du tissage de la laine. La laine tissée est également plus chaude que la fourrure, ce qui explique qu’elle va rapidement remplacer la peau de bête.
Ainsi, le tissage du textile apparaît à l’âge du cuivre (10 000 ans à 3 000 ans avant notre ère). Pour réussir à obtenir un fil à tricoter ou à tisser, il faut croiser des fils de chaîne et des fils de trame : des fils en long et d’autres en large, ce qui est le principe de base du métier à tisser.
Origine de la culture des plantes textiles et des fibres animales
Les Égyptiens cultivent déjà le coton pour sa résistance et sa facilité de tissage (plus tard, il est principalement cultivé et tissé en Asie et en Inde). Facilement teintes ou blanchies, le coton répond par ailleurs à un besoin d’esthétisme, très présent depuis l’aube des civilisations. Les Grecs se fournissent en coton directement en Inde, selon les écrits d’Hérodote, et son importation date du 1er siècle. Lorsqu’il arrive en Europe, il est adopté par toutes les populations. Il s’implante ensuite en Amérique du Nord.
Le lin est également utilisé dans le textile depuis l’antiquité. Il est néanmoins très coûteux, en raison de la main-d’œuvre qu’il nécessite pour être produit en quantité suffisante en vue de confectionner un bêtement.
C’est la fibre de jute qui est destinée aux classes pauvres. Obtenue à partir de l’écorce de la plante de jute, elle est très résistante et ne froisse pas. Les fibres textiles obtenues du jute sont, comme le coco, le crin ou le chanvre, rugueuses et destinées à des usages spécifiques : travaux des champs, ménagers, etc.
La laine est la principale fibre textile travaillée aux origines de la confection des vêtements. Au Xe siècle, elle permet même l’essor de l’art de la draperie.
D’autres fibres textiles sont connues depuis les premières civilisations, comme c’est le cas de la soie, dont l’utilisation apparaît entre 3000 et 2500 ans avant notre ère. La technique de production et de tissage est jalousement conservée par la Chine, au point même que le processus est découvert par l’espionnage et n’arrive en Europe qu’à la fin du Moyen Âge.
Industrialisation : l’origine du textile moderne
Après des millénaires de tissage manuel, la première filature industrielle naît au Royaume-Uni en 1770. Elle se compose de deux équipements : une machine à égrener le coton (qui permet de fournir la fibre textile) et le métier à tisser.
La multiplication des liens commerciaux et les grandes découvertes permettent de s’échanger des techniques de conception et de culture des fibres textiles (dont la soie, notamment). Avec les progrès techniques et chimiques, on peut obtenir des fibres textiles différentes, d’origine végétale ou animale. C’est le cas de la viscose, dont le procédé de transformation apparaît en 1884.
L’évolution de la chimie est à l’origine de la création des matières textiles synthétiques, créées en vue de reproduire les propriétés des fibres naturelles. Produites à grande échelle, elles permettent de réduire considérablement les coûts de fabrication d’un vêtement. On crée la viscose, le polyester et le polyamide. L’acrylique, quant à elle, va rapidement remplacer la laine animale et est fabriquée à partir de propylène et d’ammoniaque.
Origine du motif textile et de l’apparat
Le textile est rapidement teint grâce à des procédés différents dans toutes les civilisations du monde. Néanmoins, le premier motif apparaît à Java et est appelé le Batik. Il est introduit en Europe au XVIIe siècle. Il provient de la décoration du tissu par le bai d’un bain de teinture. On masque au préalable certaines parties de l’étoffe avec de la cire qui est ensuite éliminée par un bain d’eau bouillante.
Le coton est principalement utilisé pour réaliser le batik, en raison de sa grande robustesse. Avec le tissage, on réalise très vite qu’il est possible de teinter plusieurs fils de coton pour créer des motifs. À ce titre, en Chine, les vêtements décorés sont un signe de noblesse. Les méthodes d’impression de motifs sur soie sont à l’origine rudimentaires : il fallait sculpter un bloc de bois, l’enduire de teinture et transférer la coloration sur l’étoffe avec un rouleau. Après un temps de séchage long, le processus était répété aux endroits voulus.
Le développement des méthodes d’impression permet par la suite de réaliser des motifs par impression ou sérigraphie. Ancêtre de la sérigraphie, l’impression au pochoir est très utilisée dans le Japon médiéval. En Europe, c’est l’impression à la planche qui prédomine jusqu’au XVIIIe siècle. Elle requiert de graver un motif sur une planche, de l’enduire d’une substance colorante et de l’utiliser comme un tampon. La planche de bois sera ensuite remplacée par des plaques de cuivre et des machines à tambours cylindriques.
L’industrialisation des motifs du textile au sens moderne prend son origine en France en 1760. La manufacture Oberkampf de Jouy-en-Josas invente alors le motif camaïeu. On illustre des scènes de la vie courante, des chevaux, des charrettes, etc. Elle devient manufacture royale et opère jusqu’en 1843.
Les étudiants de l’école MODART International, sont encouragés à se constituer une culture artistique du domaine de la mode. Ils suivent des cours d’histoire de l’art et de la mode et connaissent les origines historiques et techniques du textile.
Connaître les origines du textile permet de s’inspirer de l’histoire pour créer des collections uniques, originales et esthétiques.